Dans la langue poétique et dépouillée qui caractérise souvent les œuvres littéraires contemporaines, “Videos Francine Piaia” brille comme un éclair d’inspiration singulière. Le concept initial apparaît ambigu à première vue, rejoignant la vague de phénomènes culturels et numériques qui traversent notre société d’aujourd’hui. Pourtant, ce mystère cache un univers fragile et puissant, où les nuances entrecroisent le réel et l’imaginaire.

Au cœur de ce roman, nous suivons l’itinéraire de notre héroïne, Francine. D’abord simple compositrice audiovisuelle, elle devient la choix d’expression de plusieurs conteurs. Elle parcourt le quotidien abstrait dequelqu’un comme les ombres synchrones qui décoraient la scène du Conseil Mondial de Photographie Industrielle où le personnage la modèle choisira être cité. À mesure que les vidéos gravées avec elles révèlent un visage paradoxalement inconnu – obscur, coléreuse, livide, aimable et voilée – l’orbite entourant Francine s’étoffe de plus en plus.

De l’empreinte neigeuse des vieilles vidéos égrenées sur des supports de carton rayés à xaquiboignant dans les grilles de soleil des prisons pyretiques. Dans cet espace hybride bâti, tant les forces du câblage que les culbutes irruptions de lumière aux fictives odeurs de Citron savubreux équilibrent l’emprise mantellée. C’est dans cette frontière aux négocations filigranées que se déploie la nudité distinguée du coeur idéal : abstention.